Les plantes de nos enfances

Anaïs Verspan est née à la Guadeloupe en 1980 et a baigné toute son enfance dans le milieu artistique de par l’engagement artistique de ses parents. Formée à l’Institut Régional d’Arts Visuels à la Martinique (IVRAM), elle a d’abord œuvré dans le design de mode en ouvrant son showroom Afro Exentric mais très rapidement, elle se tourne vers la peinture et donne sa première exposition individuelle Bigidiplakataen 2010. Depuis, elle n’a cessé de présenter ses œuvres individuellement ou collectivement au niveau national et international (Sénégal, Portugal, Allemagne, Monaco…). Les questions environnementales la mobilisent et elle produit un travail remarquable sur l’empoisonnement par le Chlordécone, atteinte elle-même d’un cancer du sein qui fut diagnostiqué tandis qu’elle allaitait son nouveau-né. Aujourd’hui, elle souhaite travailler sur les plantes et proposera durant sa résidence une exploration picturale basée sur les feuilles dont elle se sert désormais comme des pochoirs. Ce projet entre totalement en résonnance avec les intentions poétiques de Jason Allen-Paisant et Gerty Dambury avec qui elle travaillera au Gouray. 

Jason Allen-Paisant est maître de conférences en théorie critique et création littéraire au département d'anglais, d'études américaines et de création littéraire de l’Université de Manchester. Il est l'auteur de Théâtre dialectique postcolonial (Classiques Garnier), et aussi d'Engagements with Aimé Césaire (Oxford University Press, 2023), étude philosophique de la poésie du point de vue de la métaphysique africaine. Il est également l'auteur de deux volumes de poésie - Thinking with Trees (lauréat de la catégorie Poésie du Prix OCM Bocas de littérature caribéenne 2022) et Self-Portrait as Othello, lauréat du prix Poetry Book Society Choice de 2023. Son roman autobiographique Scanning the Bush paraîtra chez Hutchinson Heinemann en 2024. Allen-Paisant a été également coordinateur de numéros spéciaux de revues savantes : Performing Black Futures et Face à l'histoire coloniale (ce dernier co-édité avec Clare Finburgh Delijani ), pour parallax et Théâtre/Public respectivement. Entre autres choses, la recherche d’Allen-Paisant se consacre à la vie expérientielle du corps noir, ainsi qu'aux rapports entre corps et temps, dans le contexte de l’histoire afro-diasporique.

Gerty Dambury est née à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, en 1957. Elle suit ses classes secondaires au Lycée de Montreuil et poursuit avec des études d’Anglais et d’Arabe  à l’université Paris VIII de Vincennes, tout en se formant au théâtre en suivant des stages. En 1985, après son retour dans son pays natal, elle commence à créer et écrire pour le théâtre avec le soutien du Centre d’Action Culturel de la Guadeloupe, appelé à devenir la Scène nationale de Guadeloupe. Ses premiers textes sont publiés la même année dans la revue Présence Africaine. Aujourd’hui, Gerty Dambury est l’autrice d’une vingtaine d’ouvrages dont certains ont reçu des distinctions comme le Prix Une scène pour la démocratie (Survols), le Prix SACD pour la dramaturgie (Trames) et le Prix Carbet du Tout-Monde et de la Caraïbe (Le rêve de William Alexander Brown). Installée dans les Côtes d’Armor depuis décembre 2019, elle travaille à la restauration d’une ancienne ferme appelée à devenir un espace culturel et convivial. La première rencontre autour de ce lieu  a eu lieu en Juin 2022. Le Patchwork poétique se veut une préfiguration de la résidence d’auteur•ices qui fonctionnera au Canard.